C'est samedi soir. Fon et moi, nous allons faire un tour chez Rye l'australien, avec des bières et un sac de concombres tout juste cueillis. Rye est égal à lui-même, bienveillant, content de lui et des autres. C'est rassérénant. Il est là avec sa femme Nisa, son beau-frère et quelques ouvriers pour le coup de l'étrier du samedi soir. Ni Mark l'anglais, ni Winnie le skipper australien ne sont venus. Nous sommes en petit comité.
Rye note que je suis allé chez le coiffeur. "Tu vas chez le ladyboy, dans la rue ?" me demande-t-il. Non, je suis allé à Korat, je ne savais même pas qu'il y avait un coiffeur dans notre rue.
Rye note que je suis allé chez le coiffeur. "Tu vas chez le ladyboy, dans la rue ?" me demande-t-il. Non, je suis allé à Korat, je ne savais même pas qu'il y avait un coiffeur dans notre rue.
"Fon, savais-tu qu'il y avait un coiffeur ?"
Fon le savait, évidemment. Mais non, elle n'a pas envisagé une seconde de m'emmener chez le ladyboy.
- Je ne savais pas qu'il coiffait aussi les hommes… plaide-t-elle.
- Nisa est très jalouse, et sans doute Fon aussi" m'explique Rye. "Elle a eu peur que…" Il boit une gorgée de son whisky, ce qui l'incite manifestement à des révélations : "le ladyboy ne coiffe pas que les hommes, il coiffe aussi les femmes. Et d'après ce qu'on m'a dit, quand il coiffe une femme mariée, il lui dit…"
Rye s'interrompt encore. Il regarde suspicieusement ses glaçons et secoue son verre. Et reprend mezzo voce :
"Les femmes thaïes n'aiment pas trop le faire… Y'know what I'm talkin' bout… Disent que c'est pas bon pour leur santé… surtout avaler… et pourtant, les thaïs aiment qu'on leur fasse… pareil que nous… Alors le ladyboy dit aux femmes qu'il coiffe que si leur mari a envie, et qu'elles ne veulent pas le faire, ils peuvent venir le trouver ; il leur fera… sans problème, contre un peu d'argent… Il a d'ailleurs passé une annonce quelque part, je ne sais plus très bien."
Je me ressers et je vide la Chang. Il s'en passe des choses, dans notre rue !
"Et je suis certain que ça marche, il y a plus d'une femme thaïe qui emmène son mari chez le coiffeur pour qu'ils lui fasse… pour ne pas avoir à le faire... et parce qu'elle veut que son mari soit content… La tolérance des Thaïs est quelque chose d'extraordinaire…"
J'ai l'esprit un peu embrumé. Je me demande si une "Sir-girl" (est-ce que cela existe vraiment ?) pourrait aussi facilement proposer des cunnilingus aux dames thaïes qui aiment qu'on leur chante la tyrolienne, mais dont le mari n'est pas adepte du broute-minou ? J'ai des doutes.
Oui, une société ouverte, tolérante, mais pas vraiment égalitaire.
Plus tard, Fon me dira qu'il y a bien des filles habillées en garçon et que cela ne pose aucun problème.
- Oui, mais il me semble qu'il y en a beaucoup moins. On voit des ladyboys dans le Mall, où elles sont vendeuses. Mais je n'ai pas remarqué de sir-girls.
- Il y en a moins, je ne sais pas pourquoi. Et puis on les voit moins parce qu'elles travaillent plutôt à l'usine - c'est un univers de femmes. On les appelle des "thom", elles ont une coupe de cheveux caractéristique, avec les oreilles bien dégagées. Il y a un autre terme pour les lesbiennes qui restent habillées en filles, mais je ne me le rappelle pas.
- Mais pourquoi souris-tu quand j'aborde ces sujets ? Tu trouves que c'est risible ?
- Non, mais je me demande bien pourquoi tu t'intéresses à tout ça...
Fon le savait, évidemment. Mais non, elle n'a pas envisagé une seconde de m'emmener chez le ladyboy.
- Je ne savais pas qu'il coiffait aussi les hommes… plaide-t-elle.
- Nisa est très jalouse, et sans doute Fon aussi" m'explique Rye. "Elle a eu peur que…" Il boit une gorgée de son whisky, ce qui l'incite manifestement à des révélations : "le ladyboy ne coiffe pas que les hommes, il coiffe aussi les femmes. Et d'après ce qu'on m'a dit, quand il coiffe une femme mariée, il lui dit…"
Rye s'interrompt encore. Il regarde suspicieusement ses glaçons et secoue son verre. Et reprend mezzo voce :
"Les femmes thaïes n'aiment pas trop le faire… Y'know what I'm talkin' bout… Disent que c'est pas bon pour leur santé… surtout avaler… et pourtant, les thaïs aiment qu'on leur fasse… pareil que nous… Alors le ladyboy dit aux femmes qu'il coiffe que si leur mari a envie, et qu'elles ne veulent pas le faire, ils peuvent venir le trouver ; il leur fera… sans problème, contre un peu d'argent… Il a d'ailleurs passé une annonce quelque part, je ne sais plus très bien."
Je me ressers et je vide la Chang. Il s'en passe des choses, dans notre rue !
"Et je suis certain que ça marche, il y a plus d'une femme thaïe qui emmène son mari chez le coiffeur pour qu'ils lui fasse… pour ne pas avoir à le faire... et parce qu'elle veut que son mari soit content… La tolérance des Thaïs est quelque chose d'extraordinaire…"
J'ai l'esprit un peu embrumé. Je me demande si une "Sir-girl" (est-ce que cela existe vraiment ?) pourrait aussi facilement proposer des cunnilingus aux dames thaïes qui aiment qu'on leur chante la tyrolienne, mais dont le mari n'est pas adepte du broute-minou ? J'ai des doutes.
Oui, une société ouverte, tolérante, mais pas vraiment égalitaire.
Plus tard, Fon me dira qu'il y a bien des filles habillées en garçon et que cela ne pose aucun problème.
- Oui, mais il me semble qu'il y en a beaucoup moins. On voit des ladyboys dans le Mall, où elles sont vendeuses. Mais je n'ai pas remarqué de sir-girls.
- Il y en a moins, je ne sais pas pourquoi. Et puis on les voit moins parce qu'elles travaillent plutôt à l'usine - c'est un univers de femmes. On les appelle des "thom", elles ont une coupe de cheveux caractéristique, avec les oreilles bien dégagées. Il y a un autre terme pour les lesbiennes qui restent habillées en filles, mais je ne me le rappelle pas.
- Mais pourquoi souris-tu quand j'aborde ces sujets ? Tu trouves que c'est risible ?
- Non, mais je me demande bien pourquoi tu t'intéresses à tout ça...
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