Résultat de la recherche avec les mots-clés "tea pot" sur un des plus grands sites thaïs de vente en ligne : c'est fort de café ! |
On s'imagine volontiers l'asiate austère et rasé buvant du thé du matin au soir (ce qui lui donne une grande sagesse). On a même suspecté la consommation de thé brûlant d'être l'explication de la plus grande prévalence des cancers de l'œsophage dans cette région du monde. Fausse piste. Mais les précieux services à thé de nos grand-mères (ignominieusement rapportées de la guerre des boxers avec quelques ivoires) ont assis la réputation du thé : un genre de chinoiserie, avec un rituel un peu étrange pratiqué par des geishas japonaises, qui concerne tout ce qui se trouve à l'Est de l'Oural.
La Thaïlande est un pays producteur de thé. Pourtant, ceux qui espèrent trouver des thés exceptionnels en Thaïlande seront déçus. La Thaïlande cultive le thé et n'en boit pas ! Tout pour les autres ! Je n'ai jamais vu un thaï une tasse de thé à la main, parole d'honneur ! J'ai cru comprendre que la culture du thé dans le nord du pays - dans la partie thaïe du Triangle d'Or - était une culture de substitution produite pour remplacer le pavot - papaver somniferum. Donc une culture récente, sans grande tradition ni support populaire.
Dans les hôtels pour étrangers, même luxueux, on te proposera des sachets jaunes de thé Lipton, poussière de thé sans finesse qui vient d'on ne sait où après un passage dans les usines d'ensachage d'Angleterre ou de Pologne. Merci pour le dépaysement.
Dans les boutiques, tu tomberas sur des thés verts à bon marché, avec beaucoup de branchages - pas terrible - mais une intéressante particularité : ils ne deviennent pas amer même quand ils ont longtemps infusé.
La Thaïlande est un pays producteur de thé. Pourtant, ceux qui espèrent trouver des thés exceptionnels en Thaïlande seront déçus. La Thaïlande cultive le thé et n'en boit pas ! Tout pour les autres ! Je n'ai jamais vu un thaï une tasse de thé à la main, parole d'honneur ! J'ai cru comprendre que la culture du thé dans le nord du pays - dans la partie thaïe du Triangle d'Or - était une culture de substitution produite pour remplacer le pavot - papaver somniferum. Donc une culture récente, sans grande tradition ni support populaire.
Dans les hôtels pour étrangers, même luxueux, on te proposera des sachets jaunes de thé Lipton, poussière de thé sans finesse qui vient d'on ne sait où après un passage dans les usines d'ensachage d'Angleterre ou de Pologne. Merci pour le dépaysement.
Dans les boutiques, tu tomberas sur des thés verts à bon marché, avec beaucoup de branchages - pas terrible - mais une intéressante particularité : ils ne deviennent pas amer même quand ils ont longtemps infusé.
En montant la gamme des prix, tu trouveras beaucoup de thés oolong, de production thaïe. On ne sait pourquoi, ces oolong ont bonne presse ici comme en France - c'est considéré comme le top du top. C'est un thé pâle, délicat, avec un goût bien à lui. Personnellement, je ne lui trouve pas d'intérêt - je suis mauvais juge car ce n'est pas du tout mon "type" de thé.
C'est quoi tout ce vert ? C'est pas du tout du thé et c'est pas du tout en Thaïlande. Mais c'est beau. |
Dans les villages où on produit l'oolong et parfois dans les malls des grandes villes, on verra des hôtesses habillées de tenues chinoises traditionnelles ou totalement fantaisistes - incapable de faire la différence - qui proposent des dégustations. Elles jouent avec des petites théières, des petites tasses, elles jettent la première et la deuxième eau du thé et laissent infuser une minute ou deux, pas plus. Elles versent, reversent, renversent à toute vitesse, comme un joueur de bonneteau, avant de poser le produit de leurs manipulations devant toi. Fasciné, tu t'attends à trouver sur la langue toutes les subtilités et les fragrances de la mystérieuse Asie. Résultat fade, décevant - j'ai essayé plusieurs fois.
Heureusement, il y a des importateurs de thé dans le quartier chinois de Bangkok. Je vais chez Mister Qing, comme c'est écrit sur sa carte de visite. J'ai déjà raconté comme il me plonge la tête dans d'immenses bocaux remplis de thé, et comme je ressors de ce magasin les poches immanquablement vides, mais les mains pleines de paquets parfumés (clic ici).
Chez Mr. Qing, la palette des thés est large, avec des thés jusqu'à mille euros le kilo. Le plus surprenant, c'est qu'on n'y trouve ni lapsang ni tarry souchong - des thés fumés largement diffusés en France, en Allemagne et aux États-Unis. Mr. Qing n'en a jamais entendu parler - sauf depuis mon passage.
On ne risque pas non plus d'y trouver ces thés drus, bruts, rustiques que j'ai achetés pour goûter - au prix invraisemblable d'un euro le kilo - dans des villages de montagne au cœur de l'Indonésie. Rudes mais intéressants, ils valent largement le Lipton jaune.
Heureusement, il y a des importateurs de thé dans le quartier chinois de Bangkok. Je vais chez Mister Qing, comme c'est écrit sur sa carte de visite. J'ai déjà raconté comme il me plonge la tête dans d'immenses bocaux remplis de thé, et comme je ressors de ce magasin les poches immanquablement vides, mais les mains pleines de paquets parfumés (clic ici).
Chez Mr. Qing, la palette des thés est large, avec des thés jusqu'à mille euros le kilo. Le plus surprenant, c'est qu'on n'y trouve ni lapsang ni tarry souchong - des thés fumés largement diffusés en France, en Allemagne et aux États-Unis. Mr. Qing n'en a jamais entendu parler - sauf depuis mon passage.
La marchande indonésienne chez qui j'ai acheté du "thé de montagne" |
Ni de ces mélanges mystérieux, sucrés à l'avance, qu'on trouve dans toutes les supérettes et qui sont destinés à la préparation du thé glacé thaï - boisson sucrée, rafraichissante, mais sans grand rapport avec les décoctions de camélia qui sont l'objet de ce post.
Je n'utilise pas la méthode chinoise pour faire le thé. Je vais au plus simple. Mes théières sont en métal - il paraît que c'est mal. Elles sont grandes, plus d'un litre et demi - il paraît que c'est mal. J'utilise de l'eau ordinaire - il paraît que c'est mal. J'évite de faire bouillir cette eau, mais je n'ai pas la bouilloire allemande qui s'arrête automatiquement à une température précise réglée d'avance - il paraît que c'est mal. Je laisse infuser mon thé sans chronomètre à la main - il paraît que c'est mal. Enfin je n'abattrais pas ceux qui mélangent le thé à la bergamote, au jasmin ou même à la menthe. Certes, je poignarderais tous les autres (oh que je hais le thé à la fraise !) - mais c'est encore, paraît-il, la marque d'un laxisme coupable.
Bref, j'ai tout faux… Tant mieux si certain trouvent des délices indicibles à la préparation minutieusement ritualisée du thé - je n'ai pas le goût assez fin pour apprécier ces subtiles différences. Mais j'adore le thé de Mr. Qing, thé valeureux qui surmonte par son excellence les vicissitudes auquel je le soumets...
Le plus drôle, c'est quand Dave, mon ami anglais de Ko Kut, grand buveur de café, s'étonne de me voir verser du lait dans mon thé : "Quoi ! Et tu dis que tu es français !" Il s'imagine que verser du lait dans le thé, c'est une perversion réservée aux anglais !
Si tu veux rapporter du thé thaï à des amis, tu en trouveras dans n'importe quelle épicerie : pour le charme de la boîte, avec ses caractères nouilles, la curiosité de ceux à qui tu destines ce cadeau ou... l'épargne de ton porte-monnaie si tu as beaucoup de cadeaux à faire. Mais si ce sont des amateurs, il faudra aller chez Mr. Qing ou un des nombreux importateurs du quartier chinois. Le quartier est agréable...
Je n'utilise pas la méthode chinoise pour faire le thé. Je vais au plus simple. Mes théières sont en métal - il paraît que c'est mal. Elles sont grandes, plus d'un litre et demi - il paraît que c'est mal. J'utilise de l'eau ordinaire - il paraît que c'est mal. J'évite de faire bouillir cette eau, mais je n'ai pas la bouilloire allemande qui s'arrête automatiquement à une température précise réglée d'avance - il paraît que c'est mal. Je laisse infuser mon thé sans chronomètre à la main - il paraît que c'est mal. Enfin je n'abattrais pas ceux qui mélangent le thé à la bergamote, au jasmin ou même à la menthe. Certes, je poignarderais tous les autres (oh que je hais le thé à la fraise !) - mais c'est encore, paraît-il, la marque d'un laxisme coupable.
Bref, j'ai tout faux… Tant mieux si certain trouvent des délices indicibles à la préparation minutieusement ritualisée du thé - je n'ai pas le goût assez fin pour apprécier ces subtiles différences. Mais j'adore le thé de Mr. Qing, thé valeureux qui surmonte par son excellence les vicissitudes auquel je le soumets...
Le plus drôle, c'est quand Dave, mon ami anglais de Ko Kut, grand buveur de café, s'étonne de me voir verser du lait dans mon thé : "Quoi ! Et tu dis que tu es français !" Il s'imagine que verser du lait dans le thé, c'est une perversion réservée aux anglais !
Si tu veux rapporter du thé thaï à des amis, tu en trouveras dans n'importe quelle épicerie : pour le charme de la boîte, avec ses caractères nouilles, la curiosité de ceux à qui tu destines ce cadeau ou... l'épargne de ton porte-monnaie si tu as beaucoup de cadeaux à faire. Mais si ce sont des amateurs, il faudra aller chez Mr. Qing ou un des nombreux importateurs du quartier chinois. Le quartier est agréable...
Paris, une épicerie thaïe : la fille a l'air charmante, mais la recherche du mot "thé" oriente clairement vers l'empire du milieu. |
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