Phuket apparaît enfin sur les panneaux routiers. Les deux cent derniers kilomètres sont terribles. Plus de quatre voies, plus de lignes droites. Traversée de ces ignobles villages qui se répètent tous les cinq kilomètres et dont la seule fonction semble de vendre des pneus et des nouilles (ne cherche pas, il n'y a pas de contrepèterie).
Seule consolation, les rochers aux parois verticales qui barrent l'horizon et le ciel - cheminées de lave pétrifiée, dressées comme des pains de sucre, souvenir de volcans effacés par l'érosion. Au milieu de la mer, ces canines impressionnantes sont sur toutes les photos destination Thaïlande dans les agences de voyages - cernées par une mer bleu clair saturée photoshop. Ça en jette !
Nous passons enfin le pont qui relie Phuket au continent : un joli bras d'eau de mer, quelques bateaux qui dansent, une plage blanche déserte, léchée par des vagues lisses.
Puis c'est l'enfer. Des voitures à touche-touche sur trente kilomètres, des autocars qui pètent une fumée noire, qui se dépassent dans tous les sens. Les signes ostentatoires de tourisme, panneaux de résidences idylliques qui n'existent pas encore (pas sûr qu'elles existent un jour, au grand dam des souscripteurs naïfs), noms de plages connues du monde entier, Parc du Green et Restaurant du Golf avec ses étoiles...
Nous passons enfin le pont qui relie Phuket au continent : un joli bras d'eau de mer, quelques bateaux qui dansent, une plage blanche déserte, léchée par des vagues lisses.
Puis c'est l'enfer. Des voitures à touche-touche sur trente kilomètres, des autocars qui pètent une fumée noire, qui se dépassent dans tous les sens. Les signes ostentatoires de tourisme, panneaux de résidences idylliques qui n'existent pas encore (pas sûr qu'elles existent un jour, au grand dam des souscripteurs naïfs), noms de plages connues du monde entier, Parc du Green et Restaurant du Golf avec ses étoiles...
Et la banlieue thaïe qui s'étire au bord de la route, bien craspèque. Plus urbanisé, tu meurs.
Avec l'impression affreuse d'entrer dans une nasse. Un flux ininterrompu dans un goulot étroit bordé de bâtiments minables. Un piège qui se referme. Claustrophobie...
Deux jours, trois jours tout au plus. Et je vais rentrer. Tout faux. Ici, c'est trop horrible. Il faut se résigner. Revenir en France. J'aurai tout tenté.
Pourtant, le mage de Chumphon ne se trompe jamais. Un souvenir me revient. L'été à la Baule, quand la France toute entière faisait de la planche, un mur de voiles bouchait l'horizon. L'impression que la baie était couverte de planches. On montait sur la sienne et on tirait à trois cent mètres du bord. Et là, plus personne. Derrière, le rideau de planchistes plus ou moins débutants qui se rentraient dedans dans la bande des deux cent mètres, tout près de la plage. Et après, la mer vide - la mer à toi tout seul.
Et si Phuket, c'était pareil ?
Avec l'impression affreuse d'entrer dans une nasse. Un flux ininterrompu dans un goulot étroit bordé de bâtiments minables. Un piège qui se referme. Claustrophobie...
Deux jours, trois jours tout au plus. Et je vais rentrer. Tout faux. Ici, c'est trop horrible. Il faut se résigner. Revenir en France. J'aurai tout tenté.
Pourtant, le mage de Chumphon ne se trompe jamais. Un souvenir me revient. L'été à la Baule, quand la France toute entière faisait de la planche, un mur de voiles bouchait l'horizon. L'impression que la baie était couverte de planches. On montait sur la sienne et on tirait à trois cent mètres du bord. Et là, plus personne. Derrière, le rideau de planchistes plus ou moins débutants qui se rentraient dedans dans la bande des deux cent mètres, tout près de la plage. Et après, la mer vide - la mer à toi tout seul.
Et si Phuket, c'était pareil ?
Restons zen...
(...et si possible doré à l'or fin) |
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