Les
femmes ukrainiennes prennent un soin extrême de leur aspect physique et de leur
présentation. On leur apprend à être gracieuses dès leur plus jeune âge, sinon
manipulatrices. Lorsque je faisais mon jogging matinal le long de la mer, dans
le parc Chevtchenko à Odessa, je m'étonnais de voir les gamines des écoles, en
sortie de plein air, auxquelles les profs de gym enseignaient la danse, plutôt
que la course à pied.
La
raison de cette attention particulière à l'aspect extérieur des femmes
ukrainiennes tient peut-être au fait qu'elles n'ont pas tellement de cartes à
jouer sur le plan professionnel. La société ukrainienne, tout comme la société
russe, reste une société fortement inégalitaire. Les femmes ne s'en plaignent
pas - en six ans là-bas, je n'ai pas rencontré une féministe - même si je
reconnais que je ne les recherchais pas. Elles revendiquent des différences qui
ne sont peut-être que culturelles, et se vivent comme des êtres profondément
différents des hommes. En tout cas, la séduction est un atout qu'elles ont
développé pour obtenir un rang dans la société. Beaucoup de femmes travaillent
en Ukraine, mais beaucoup souhaiteraient se faire entretenir et élever leurs
enfants à la maison.
Je
connais trop peu la société thaï pour en parler. Je vois certaines choses. Les
femmes travaillent aussi partout. Elles ont leur petite entreprise, elles
vendent des vêtements, des repas, des sucreries sur le marché. On me dit qu'il
n'y a pas de chômage en Thaïlande. Les femmes ont certainement leur place dans
l'économie du pays, et elles sont autonomes, du moins en apparence. Leur
apparence n'est pas leur principal moyen d'arriver dans la société.
Pourtant,
dans les magasins, sur le marché, dans les salons de massage, partout on voit
les jeunes filles se regarder interminablement dans des petits miroirs. C'est
déroutant.
L'explication
la plus simple, c'est qu'ici, on les voit, alors qu'ailleurs, elles se cachent.
Elles n'ont pas une pudeur particulière à se scruter le visage dans tous les
sens. Si on entre dans le magasin, si on se manifeste au guichet où elles
travaillent, elles posent tranquillement le miroir, et vous répondent sans la
moindre gêne. Pas de fard. On n'a pas l'impression d'avoir pénétré une
quelconque intimité. C'est nous qui sommes gênés.
Il
est vrai qu'en Thaïlande, il y a moins cette obligation de représentation quand
on est dans le commerce ou les services. Si l'employé n'a pas de travail, il
s'occupe à sa guise, on lui demande simplement d'être disponible lorsque le
client arrive. D'ailleurs, sur le marché, dans les magasins, les restaurants, les
bureaux, vous verrez partout des télévisions allumées que regarde le personnel,
et souvent le patron. Même dans ce petit poste de police situé à un carrefour
pour surveiller la circulation… C'est inimaginable en France ou aux USA. A ce
titre, la Thaïlande est certainement un pays plus relax. Sans doute aussi parce
que la main d'œuvre y est moins chère.
Pour
expliquer ces interminables contemplations spéculaires des jeunes filles thaï, il
y a la pression exercée par la publicité et les médias. Il me semble que
l'image de la jolie potiche godiche est
particulièrement répandue. La femme thaï se doit d'être avant tout séduisante -
plus que travailleuse, même si la vie fait qu'elles doivent travailler autant
que les hommes.
Certaines extrémistes, assez nombreuses, copient les personnages féminins des mangas. Leur maquillage est très blanc, aussi uniforme que possible. Les cils sont cirés et allongés au maximum, et donnent l'impression d'une étoile, l'œil doit apparaître très grand, très ouvert. Le nez est effacé, la bouche est petite mais bien mise en relief. L'expression se doit d'être étonnée en permanence, voire vaguement inquiète. Bizarre de penser qu'elles font tout pour ressemble à un personnage de bande dessinée…
Certaines extrémistes, assez nombreuses, copient les personnages féminins des mangas. Leur maquillage est très blanc, aussi uniforme que possible. Les cils sont cirés et allongés au maximum, et donnent l'impression d'une étoile, l'œil doit apparaître très grand, très ouvert. Le nez est effacé, la bouche est petite mais bien mise en relief. L'expression se doit d'être étonnée en permanence, voire vaguement inquiète. Bizarre de penser qu'elles font tout pour ressemble à un personnage de bande dessinée…
Il
n'y a pas que la potiche godiche. L'une des images de femmes véhiculées par la
pub est celle d'une femme certes très jolie, mais à l'air rusé et méchant.
Est-ce un fantasme de ma part ? Pas de douceur dans les traits malgré leur très
grande régularité, au contraire, une malignité potentielle qui se traduit par
un sourire inquiétant. Elle vous dévorera tout cru si vous passez à sa portée. Vous
qui avez déjà voyagé en Thaïlande, l'avez-vous remarquée, cette superbe
sorcière ?
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