lundi 19 décembre 2016

La pause photo !


Au bout, ils ont posé un petit banc. Ils ont pensé au vieil homme qui restera assis - longtemps - pour regarder la mer.


Hello friends ! Presque trois semaines que je n'ai pas posté sur ce blog ! Il est vrai que Brik-Brak-Brok m'occupe beaucoup - un post tous les deux jours en ce moment.

Il y a une autre raison, sans doute plus pérenne - et qui m'inquiète vaguement. Je suis à Ko Kut. Et à Ko Kut, nous vivons seuls dans notre petite maison isolée, nous n'interagissons pas, nous n'allons pas à la ville - il n'y a pas de ville. C'est la vie dans une petite île, vingt-huit kilomètres de long sur dix de large tout au plus. 95% de forêt. En habitant du côté non touristique. Je n'ai donc rien à voir, rien à dire.

Pour ceux qui n'aiment pas la mer, il n'y a d'ailleurs rien à faire à Ko Kut. Heureusement, j'adore la mer. Dessous, il y a la chasse sous-marine. Dessus, il y a la planche à voile. A l'interface, il y a nager, regarder défiler les méduses dans l'eau transparente sur un ou deux kilomètres en tirant son crawl.

Bref, il ne se passe rien ici. Si tu veux habiter sur une île peu touristique, il faut prévoir le coup. Certains peuvent s'ennuyer ferme après trois tours à la plage sous les cocotiers.

Déjà, quand je faisais mon service national en Guadeloupe, je regardais en rigolant les parisiens. Je n'ai rien contre eux, j'ai habité vingt ans à Paris - je les trouve même modestes en général : il ne s'imaginent pas que l'endroit où ils habitent est la capitale du bon goût, ce que croit souvent le bourgeois provincial qui fanfaronne et se prend pour un roi dans son trou.

Mais là, les parisiens étaient carrément déphasés. Un surtout, qui se la pétait grave intello et qui cherchait le cinéma d'art et d'essai à Basse-Terre... A part du Kung Fu, on ne passait rien dans l'unique salle de la ville. Tout le monde bouffait des graines de tournesol - cent mâchoires en même temps, ça te faisait un de ces boucans ! Heureusement, les paroles de Bruce Lee - ouououiiiiyaïïï !- n'étaient pas toujours nécessaires à la compréhension de l'intrigue…

Bref, la vie dans une île, il faut une richesse intérieure terrible… ou un grand vide dans la tête, avec le vent qui souffle et fait un bruit de con…que !

Tu me diras, il y a la photo. Je pourrais en faire une page. Tu connais mon opinion sur la médiocrité de mes dons de photographe (j'en parle ici : photos et clichés). Et ici, c'est tellement beau qu'on peut juste faire des cartes postales, comme dans une agence de voyage. Pas très envie que ce blog ressemble à une agence de voyage… Désolé, je ne peux pas faire mieux.



D'abord, avant de montrer l'île, je peux peut-être montrer ma trombine, pour que tu saches à qui tu as affaire, cher lecteur inconnu. Sur cette photo, je n'ai pas mis mes lunettes, par coquetterie. Mais comme tu peux le constater, je suis plutôt un mec réflexif. Enchaîné à son travail.

Maintenant, une photo prise dans un endroit que j'aime beaucoup, un petit port lacustre au sud.


Regarde bien sur la photo. Tu comprendras que les pêcheurs thaïs prennent énormément d'hallucinogènes quand ils partent en pêche. C'est peut-être pour cette raison qu'ils sont bien plus éclairés que les pêcheurs du Guilvinec et de Lesconil, avec qui j'ai eu naguère d'assez mauvais rapports. Une sacrée bande de mal-embouchés, ceux-là !


On se croirait presque en Bretagne, il y a trente ans, ou plus.
Les pêcheurs de Ko Kut ont des bateaux comme j'en voyais au port du Pouliguen, quand j'étais enfant. C'est beau. Mais c'est sans doute dangereux. Je me demande quels équipements de navigation ils ont. Le pif ? Mais un pif thaï, c'est tout petit ! Cette question m'a taraudée et j'ai décidé de mener l'enquête.


Quand j'ai fait passer notre pick-up chargé du déménagement sur l'île, j'ai pris ce bateau. Il avait un angle de gite à l'arrêt d'au moins dix degrés. Le genre de truc qui renverse facilement quand il y a de la houle. Dans la cabine de pilotage, il n'y avait aucun instrument de navigation visible. Ils naviguent à vue, ce qui fait sens : s'ils prenaient la mer avec une mauvaise visibilité, ça voudrait dire que le temps est mauvais... et je ne donnerais pas cher du bateau chargé par creux de deux mètres.


Je ne te raconte pas la descente de la voiture, à marée haute, avec le dénivelé. Ça ne paraît pas sur la photo, à cause de l'angle - mais compare la taille du pneu au franc-bord ! En plus, c'était à un centimètre près, car nous n'étions pas dans l'axe, une première voiture garée en face des planches avait été débarquée avant la nôtre. J'avais vraiment la trouille.

Pour finir de te décrire Ko Kut, il y a de l'eau autour, mais il y a aussi de l'eau au milieu. Plein. Par exemple il y a trois chutes d'eau, très prisées par les touristes. Elles n'ont rien d'exceptionnel - elles ne sont pas très hautes, leur bassin de réception n'est pas grand.

La chute la moins "baignable" des trois. Les feuilles mortes s'y ramassent à la pelle - ou au filet.

Mais bon, une chute d'eau, c'est toujours charmant. En y allant très tôt, on peut s'y retrouver tout seul ou avec des thaïs qui content fleurette - et ne nagent jamais.

Pas comme les fils de pêcheurs, qui sont toujours dans l'eau !


Un ami qui m'a dit que mes deux romans étaient mauvais m'a fait comprendre que la qualité de ce blog baissait, qu'il n'était plus drôle. Un ami aussi franc, c'est précieux. Et il vaut toujours mieux se fier à l'avis des autres qu'à ses propres impressions.

Peut-être que je n'ai plus rien à dire de la Thaïlande. Il me resterait pourtant une infinité de choses à découvrir, mais il est possible que j'aie perdu l'acuité du regard, sinon la passion sans m'en rendre compte. Je n'ai pas envie que ce blog continue comme la saison onze d'une série américaine qui s'étire comme de la guimauve et devient filandreuse. Il est peut-être temps de l'arrêter, de passer à autre chose.

Quitter les espaces maritimes pour les espaces de Hilbert, se pencher sur la physique des particules plus que sur le physique des filles à la plage. Se booster à l'effet Casimir avant d'être quasi mort... C'est tentant.

Il faut que j'y réfléchisse.


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