
La
première étape nous amène à Kota Batu, dans un parc d'attractions pour touristes, totalement
inintéressant, avec une piscine sans lignes d'eau (!), des aquariums, et des parterres de fleurs. Beaucoup de monde. Il paraît que c'est joli. Mes nouveaux amis s'étonnent
de ce que je ne sorte pas mon appareil photo et ne mitraille pas tout. Je les
console en prenant quelques photos d'eux au milieu des fleurs.
Nous
voilà repartis, direction la splendide chute d'eau. En fait c'est un arrêt en béton, avec
un différentiel de dix mètres où coule platement un ruisseau. Sans beauté. Ce
qui me frappe, c'est l'absence de barrières : des enfants jouant sur les côtés peuvent
facilement faire une chute, comme d'un immeuble de quatre étages, et s'écraser sur
le ciment en contrebas. Ce n'est pas la première fois que je vois ces à-pics
que ne protège aucun garde-fou. J'y penserai encore en visitant Bromo, le
volcan local. Peut-être à l'Ouest avons-nous tort de tout jauger en termes de
danger potentiel et d'imaginer partout des drames. Peut-être ici n'a-t-on pas
les moyens financiers d'assurer le minimum de sécurité. Je ne sais pas.
Même
si la chute d'eau n'est pas belle, elle est charmante du fait de la présence de
nombreux enfants, de jeunes filles qui se prennent en photos, d'adolescents qui
font des effets de torse dans l'eau en s'arrosant.
Plus
loin, la route devient pentue et les motos peinent. La température dégringole. Le
trajet dans la montagne est magnifique, mais éprouvant du fait du froid. Enfin nous
arrivons. Il se met à tomber des cordes. Le ciel était gris, menaçant depuis
quelques kilomètres, laissant sourdre une lumière lourde et puissante. Nous
sommes trempés en quelques minutes. Juste le temps d'envelopper l'appareil
photo dans du plastique.
Dans
le parc, parking désert. Nous trouvons un warung, nous nous attablons, et on
nous sert des nourritures qui ne sont pas inoubliables. Tandis que je grelotte,
je me demande ce que sera le trajet du retour. La pluie pendant une heure et
demie, le froid de la mort qui tue, la route glissante. Mais Yuni dit qu'on va
pouvoir acheter des imperméables ici. Est-ce possible ? Tout sauf cette pluie qui
transperce. Elle va vers le magasin de souvenirs, et revient avec des espèces
de sacs en plastique thermos-soudés en forme d'humanoïde. Sauvés !
Un
peu plus loin, les deux piscines d'eau chaude. Surprise, alors que le parking
semblait vide, il y a une quarantaine de personnes aux abords des bassins - ou
dedans, barbotant dans soixante centimètres d'eau. Je plonge dans cette eau grise qui fume. Plaisir intense. Tandis qu'un nouveau nuage crève et jette des flèches glacées dans l'eau
brûlante - agréable contraste.

Au
retour, les sacs font office de coupe-vent très efficaces et je n'ai pas froid.
La pluie s'est arrêtée - elle semble avoir un rythme, deux heures en fin
d'après-midi. Je retrouve l'hôtel pour une bonne douche chaude. Avant de nous
quitter, nous projetons d'aller au bord de la mer le lendemain à l'aube. Trois
heures de trajet en perspective. Réveil à l'aube.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire