La
route qui traverse le village, entre la rangée de maisons et la ligne d'arbres
qui la sépare de la plage, est une route en terre, avec quelques pierres,
recouverte par endroit d'une fine couche de sable. Le matin, hommes ou femmes
balayent la route devant la maison. Ils balayent la terre… Je vois les traits
sur le sol. Qu'est-ce qui les pousse à faire ça ? En fait, ils font une chasse
acharnée aux feuilles mortes.
Je
suis allé chez la coreligionnaire pour m'acquitter de ma dette. Son mari est là
aussi, mielleux. Dans l'intervalle, les prix ont été multipliés par trois.
Charité chrétienne sans doute. Je m'acquitte de ce qui m'est demandé, non sans
leur faire comprendre que je ne suis ni dupe ni charmé. L'avidité chez l'espèce
humaine est un spectacle lamentable.
A propos, un conseil. Quand tu te promènes en Indonésie, il faut toujours avoir la poche bourrée de ces petits billets crasseux et froissés (à force de passer de main en main), qui servent de pièces. Ils ressemblent à des billets de Monopoly (le billet de 10 000 roupies a d'ailleurs la même couleur que son homologue), et ils ne valent guère plus. Casse tes billets de 100 000 et 50 000 roupies dans les Indomarets, car sauf à l'hôtel, on ne te demandera jamais des sommes pareilles. Mieux vaut présenter de la petite monnaie, plutôt qu'une coupure que certains auront tendance à garder en otage quand tu seras pris par l'urgence...
A propos, un conseil. Quand tu te promènes en Indonésie, il faut toujours avoir la poche bourrée de ces petits billets crasseux et froissés (à force de passer de main en main), qui servent de pièces. Ils ressemblent à des billets de Monopoly (le billet de 10 000 roupies a d'ailleurs la même couleur que son homologue), et ils ne valent guère plus. Casse tes billets de 100 000 et 50 000 roupies dans les Indomarets, car sauf à l'hôtel, on ne te demandera jamais des sommes pareilles. Mieux vaut présenter de la petite monnaie, plutôt qu'une coupure que certains auront tendance à garder en otage quand tu seras pris par l'urgence...
En
revenant, je m'arrête chez la voisine, celle qui met la musique à fond. Je lui
achète une bouteille de soda. Elle semble se radoucir. Devant chez elle, des
petites filles jouent aux billes comme des garçons.
Je
regagne mon appartement. Il fait nuit avant six heures du soir. La mer est
remontée, et j'entends le tonnerre des vagues contre la plage. Il se met à
pleuvoir - pluie tropicale. Et l'électricité se coupe. C'est la deuxième fois
de la journée. Le fils de la famille vient m'apporter un genre de bougie - une
heure de lumière tout au plus. Que faire sans pouvoir lire ? Dormir ?
* *
*
Ce
matin, j'ai testé ma connexion internet sur mon téléphone. C'est mort. Manque
de pulsa ? Interruption de la communication. Je ne sais pas, je réessayerai
plus tard.
Mes
hôtes sont plutôt sympathiques. Ils me posent quelques questions, famille,
enfants. Je leur rends la pareille. J'apprends que la jolie fille n'a pas
quinze ans, mais vingt, elle est mariée - et elle a disparu de la circulation.
L'endroit
est plus couru qu'il n'y paraît : ils me disent qu'ils ont eu un jour un suisse
chez eux. Quand, combien de temps…? Pendant que je prends mon petit déjeuner -
un solide riz au thon - un homme à la peau claire passe devant la maison, je ne
vois pas son visage. "Un bulé ?" je demande ? Non, un coréen, me
répond la patronne, qui distingue bien entre asing, un étranger, et bulé, un
occidental (y compris les aussies, comme on les appelle - les australiens, très
nombreux du fait de la proximité).
Il
a tellement plu hier soir qu'il est inutile d'imaginer voir quelque chose sous
l'eau. Je vais profiter de la fraîcheur pour me promener, et peut-être faire
quelques photos. Je vais aussi essayer de trouver l'arrêt du bus - car il y a,
paraît-il, un microlet qui emmène jusqu'à Touren, la "grosse"
ville située à trente kilomètres, située sur la route qui relie Malang à
Jogiakarta. De là, je pourrai partir dans un sens ou dans l'autre. Rien ne
m'oblige à retourner à Malang.
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