L'autre
jour, j'ai rencontré un farang qui travaillait à la succursale d'une banque
française. Je le connaissais à peine, on s'était juste un peu parlé. Sympathique,
le mot pour rire, sans doute un bon vivant. Il était attablé devant un café,
dans une échoppe en plein air. Je l'ai salué, et nous avons pris un pot
ensemble. Il m'a dit qu'il était en Thaïlande depuis sept ans, et qu'il en
avait vraiment assez des Thaï. Mais pourquoi ?
-
Impossible d'être ami avec un Thaï. Ils ne pensent qu'au fric. Avec les
farangs, ils sont toujours intéressés. Tu en invites deux, ils arrivent à cinq.
Difficile de les renvoyer chez eux. Parfois, la première fois que tu invites un
Thaï, il va t'apporter une bière. La fois suivante rien. Tu te dis que c'est
normal, la dernière fois, il avait pensé à apporter quelque chose. Mais la
troisième fois, la quatrième, et jusqu'à ce que tu les mettes à la porte, ils
viennent les mains vides, ils se gobergent chez toi autant qu'ils peuvent. Oui,
j'en ai vraiment ma claque. Partout le pognon. Tu veux acheter quelque chose
n'importe où, on te dit : c'est trois cent bath. Tu laisses tomber, et tu fais
repasser ta copine thaï. Pour elle, c'est seulement cent cinquante.
-
Ils sont souriants, prêts à t'aider...
-
Superficiellement, oui... Les femmes, c'est encore pire. Ici à la banque, on a
des retours... des hommes qui achètent des maisons au nom de leur femme, car ce
n'est pas possible d'acheter quand on est étranger, des voitures aussi, et qui
viennent pleurer parce qu'on leur a tout pris. Ce ne sont pas des fables qu'on
trouve sur internet, je l'ai vu de mes yeux.
Comme
cette règle de la dot qu'ils vous ressortent, on doit donner des sommes
importantes aux parents si on prend leur fille. Ça existait il y a deux cent
ans... Et si ce n'est pas la dot, il y a toujours quelque chose : la récolte de
riz qui est mauvaise, la mère qui doit se faire soigner à l'hôpital, il y a
bien d'autres raisons de vous demander de l'argent en vous culpabilisant.
Moi-même,
au début, j'ai trouvé une femme dont je suis tombé amoureux. Au bout de
quelques temps, nous avons décidé d'emménager à Phuket. J'ai loué une maison,
j'ai acheté du matériel de coiffure, tout un salon, pour que cette femme puisse
travailler. Et à l'étage, salon de massage. Nous avons embauché quelques
filles, aménagé l'ensemble pour que ce soit accueillant. Tout allait
parfaitement bien.
Il
a fallu que je fasse renouveler mon permis de séjour, et je suis sorti du pays,
j'ai pris l'avion pour la Malaisie. Il fallait 48 heures pour avoir le visa. Je
n'ai pas traîné, je suis revenu aussitôt. A l'aéroport, contrairement à ce qui
était convenu, mon amie ne m'attendait pas. Arrivé à la maison, surprise, il
n'y avait personne, c'était fermé et ma clé ne marchait plus. J'ai fait casser
la serrure par un serrurier du coin. Ils n'avaient pas emporté le carrelage...
Tout le reste était parti. J'ai interrogé toutes les personnes que nous
connaissions dans le coin : maï ru, je ne sais pas...
Sa
pause était terminée, il est retourné à son bureau. Ce genre de conversation
laisse un goût amer. Et durable. Hier j'ai dû racheter un dessus de verre pour
une table que j'avais cassée. Chez le vitrier, on m'a demandé justement trois
cent bath. Pas grand chose, au fond. Mais je me suis demandé si le vrai prix
n'était pas cent cinquante bath. Pendant que j'attendais, assis à la sortie, suant,
que le verre soit coupé, un employé m'a vu. Il m'a dit : "fait
chaud...", il a allumé le ventilateur et l'a dirigé vers moi. Je sais, ce
n'est pas grand chose, et il ne payait pas l'électricité. Mais quand même...
Bon,
mais pourquoi Fon a-t-elle choisit ce soir là pour me dire que son frère était
en grosse difficulté, et qu'il avait besoin de cinq cents euros ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire